31/12/2013

Justice, dernière génération


Palais de justice de Paris, 23 Décembre 2013

30/12/2013

Yusef Lateef, 9/10/1920 - 23/12/2013


Yusef Lateef - Sometimes I feel like a motherless child, 2012 
Mis en ligne par Viktor Melatonina

Chat noir, chat blanc


Mouseland 
Une histoire de Clarence Gillis, popularisée par  Tommy Douglas
Mis en ligne par Teatro Aleph

28/12/2013

A une passante : Anquetin


Cliquer ou tapoter pour afficher en entier

Louis Anquetin - Femme à l'ombrelle, 1891
Source : Athenaeum

24/12/2013

20/12/2013

L"art de la fenêtre : Camoin


Charles CamoinLe chat devant la fenêtre ouverte (Aix-en-Provence)
Via Bo Fransson 

18/12/2013

Transports en commun : A la Castellana


Darío de Regoyos y Valdés - Vendredi saint en Castille, 1904 
Museo de Bellas Artes de Bilbao
Source : Wikimedia Commons

16/12/2013

Serviteur de l'oubli



Pierre Mac Orlan - A Sainte-Savine, 1966
Chanté par Simone Bartel 
Mis en ligne par DominiqueHMG

14/12/2013

Les écrits s'envolent, les paroles restent


Ethel Spowers - The Gust of Wind/Le coup de vent, 1931 
Linogravure 

Bien avant de se mettre à la linogravure, avant de l'étudier à Londres et à Paris, avant le japonisme, avant la Grosvenor School, avant de rencontrer Claude Flight, Ethel Spowers était la fille du propriétaire d'un journal néo-zélandais - d'où, peut-être, ce thème récurrent dans son œuvre.

Remarquer, à l'arrière-plan, la conversation entre les deux dames à parapluie.

12/12/2013

Une peinture et un souhait


Léonor Fini - Portrait de Jean Genet II, 1950
Huile sur toile
Via looking from solitude



"Je vous souhaite, Madame, d'immenses difficultés"
Jean Genet, Lettre à Léonor Fini, 1950 



Et pendant ce temps-là...

10/12/2013

Phares, balises et cendres


Eric Ravilious - Beachy Head, 1939 


...où Friedrich Engels aimait à se promener avec son vieux pote, et d'où il prit, par la suite, son dernier envol

 Une publicité gratuite pour le livre de Tristram Hunt...
...et l'histoire de Mary, Lizzy et Friedrich 

09/12/2013

Les intérieurs : on se chauffe


Félix Vallotton - La Salamandre, 1900, détrempe sur carton 
collection particulière

Autres salamandres chez Arnaud Divry

06/12/2013

L'œil du faune


Paul Dardé - Tête de faune, non daté, sculpture sur marbre
Collection Guilhem Jacques


Les monuments aux morts de Lodève et Clermont l'Hérault

La maison-atelier de Paul Dardé sur le Larzac, ici, et encore

L'Exposition en cours au Musée de Lodève

28/11/2013

Célébrations : longévité de la marchandise


Nikolaï Vassiliévitch Nevrev - Un archidiacre célébrant la longévité d'un marchand lors de son anniversaire, 1866 
Galerie Trétiakov, Moscou
Source

23/11/2013

Duos : Henry Monnier


Henry Monnier - L'estime de certaines gens vaut moins qu'une condamnation en cours d'assises

20/11/2013

19/11/2013

Autre fanfare


Gilles Grangier - Archimède le clochard, 1959 (d'après une idée de Jean Moncorgé dit Jean Gabin) 
Mis en ligne par TamBourMajor59

18/11/2013

Fanfare


La fanfare du bagne
Via criminocorpus



Les relégués musiciens du camp de de Saint-Jean du Maroni (Guyane dite française) jouaient le dimanche pour leurs gardiens et le jeudi pour leurs camarades. Suivant les époques ils recevaient un supplément à leur pécule par journée de répétition, ou simplement deux quarts de vin hebdomadaires.

Source de l'image et des informations :  Association Meki Wi Libi Na Wan (Vivons Ensemble), œuvrant pour faire connaître l'histoire de la relégation en Guyane et pour la sauvegarde du patrimoine pénitentiaire de Saint-Jean.

17/11/2013

L'art de la lecture : Zorn


Anders Zorn - Emma Zorn lisant,"aetatis suae 27", 1887 
Huile sur toile 
Zorn Collections, Mora, Suède
Source

16/11/2013

Le greffe: les preuves de l'amour


  
Vitrine d'une pharmacie agathoise, Octobre 2013

15/11/2013

Lever de soleil sur le nouveau panier à chats




M. Chat - Je sens venir la Tramontane...
Mme Chat - J'en brelotte déjà... mais keskesébo...

30/07/2013

Louons maintenant les modèles : Edward Wolfe


Edward Wolfe - P.C. 77, ca 1927
Tate, Via Peira



Un soir de ces années-là, Edward Wolfe avait oublié ses clefs et essayait de forcer sa propre porte - ce qui alarma le bobby qui faisait sa ronde dans Pimlico. Ils sympathisèrent et, de fil en aiguille, il en résulta ce portrait mis en scène dans l'atelier du peintre.

21/07/2013

Célébrations : rayé au milieu


Daniel Théron, dit Dashiell Hedayat, dit Jack-Alain Léger - Long song for Zelda, 1971
Mis en ligne par madkrull



On ouvre le journal, on allume la radio, on clique par ci-par là, et voici qu'elle vous cligne de l'œil...

Monsieur Chat - La faucheuse...

Madame Chat - La camarde...

(il y a presque cinquante ans de cela, le plus gai et le plus triste d'entre nous, celui qui ne jurait que par Lacan et Dada quand nous nous morfondions dans Althusser, qui arrivait à dessaler les plus harengs-saurs de nos professeurs, cet éclat de mica dans nos tristes thurnes - et qui a vécu neuf vies et demi sur l'extrême bord de ma génération, ce garçon qui avait en lui  plus de vie que quarante nous autres - vient de quitter Paris par sa fenêtre, un 17 juillet.)

Madame Chat - Les rangs s'éclaircissent...

Monsieur Chat - ...et se remplissent à la fois. Car ceux que nous avions oubliés et perdus...

Madame Chat - de longue-vue ?...

Monsieur Chat - ...oblitérés, forclos, mis au compte des désaccords, fondus dans la grisaille - se rappellent à nous ainsi, par leur fenêtre enfonçant la porte des regrets, en rouge inscrits infiniment au débit de nos comptes


je suis à la fenêtre
toi tu es dans la baignoire
tes pieds dépassent
je peux les voir dans la glace de l'armoire

il y a ce disque idiot
qui est rayé au milieu
et les tarots, que je te tire sur ton châle en camaïeux

il y a l'odeur d'encens
et les bougies ont fondu
tout est si vague
le fil des pensées s'est perdu

je ne sais même plus si je pense
je ne sais même plus si je pense

il y une fille que j'aimais
à la fin de la nuit
j'étais à contempler les novas
et les anneaux de saturne
je veux dire
j'étais mon jean vide et mon blouson
qui flottait à un bâton d'os
les os friables de la came
j'étais le singe du travelo
tu te souviens? ....Baldwin
j'étais le singe du travelo
oui j'étais vraiment lui
le cul rose sur le rebord du caniveau

le singe du travelo
et ses petits doigts noir
tu sais qui caressait mon cul comme une plaie ouverte
mon nez je veux dire
mon nez ou s'engouffraient les autos
comme dans un tunnel
mes narines !
avec leur tuyau d'échappement
des nuages d'héroïne
et le cheval vapeur
horse power, horse power

à écouter un vieux jazz
devant un vieux bar
avec du papier de soie coltrée
je veux dire tu vas dans les chiottes ou quelque chose comme ça
et moi, le cul dans le caniveau
et le flottement, indécis
d'un drapeau de trottoir
dont j'étais la hampe
et les étoiles qui tournaient partout
tout autour de ma tête
ma cervelle de came
mes os friables
qui un jour disparaitraient aussi
dans l'eau du caniveau
avec mon reflet
avec mon nez
mon nez brûlé reflété..

je suis celui qui a vu un bulldog débouler
et qui bringuebalait tous les immeubles de la rue de l'angle derrière lui
a l'est de ses traineaux
que tu es beau bulldog!!!
que j'aime ta robe rouquine
wouaw wouaw wah
il a levé sa pine bleue pour pisser
combien je t'aime
et au bout de la laisse, Zelda
un peu vieux me fait-elle
votre procédé
détrompez-vous
c'est toujours efficace avec un chien
ce n'est pas a vous que ce compliment était adressé
vous l'avez cru parce que vous êtes rousse, aussi
c'est pour votre chien que mon cœur bat!
heh je veux dire, je disais ça comme ça
wouaw wouaw wouaw
les chiens wouaw !
les chiens wouaw dans la nuit!
la nuit wouaw!
les chiens wouaw
et toi!? et toi wouaw!

le jour alors se lève
I love you Zelda!
I love you Zelda!
je chantais
je chantais avec le soleil
Zelda!

je suis à la fenêtre
toi tu es dans la baignoire
tes pieds dépassent
je peux les voir dans la glace de l'armoire

13/06/2013

Les vacances du bestiaire : Delcroix


Alexis Delcroix - Famille de cocottes, 1934
Via tongue depressors



Mme Chat - Bon alors, en attendant qu'est-ce-qu'on fait des cartons qui restent ?

M. Chat (un œil sur l'écran) - Je ne sais pas,  je ne sais pas, réfléchissons...

23/04/2013

Déménagement, chasse aux vampires et satire par anticipation


Dessin de Sergueï Lemehov
Via cartoonbank


Avertissement : dans les semaines, peut-être même les mois qui viennent, les clignements de l'œil des chats seront plus espacés, aléatoirement distribués - voire carrément sporadiques. En effet...

Mme Chat : J'ai fermé le quinzième carton, mais il y a quelque chose qui bouge à l'intérieur !
M. Chat : Ca fait du bruit ?
Mme Chat : Attends, je colle mon oreille... on dirait de l'anglais...
M. Chat : Kèskesadi ? Ouatdeuzitsé ?
Mme Chat : Ca dit "There is no alternative, I'm coming back" ??? 
M. Chat : Eloigne-toi de ce carton malheureuse ! C'est la vampirique manifestation de Margaret Thatcher ! Vite, les colliers de gousses d'ail, les balles en argent, le pieu en bois de la trousse d'urgence !!!


...en effet, les chats font leurs cartons, les chats se préparent à déménager, les chats rêvent d'ailleurs, les chats vont partir sous la lune...

...mais allons, puisqu'on parle de vampires et que l'heure est aux célébrations - une petite satire par anticipation (sept ans d'avance sur le thatchérisme !) et un hommage à un immense acteur irlandais...

 
Peter Medak - The Ruling Class (1972) d'après la pièce de Peter Barnes 
Peter Seamus Lorcan O'Toole dans le rôle de Jack, schizophrène paranoïaque et 14ème comte de Gurney, faisant son entrée à la Chambre des Lords
Mis en ligne par sonofjah2



Cadeau : la séquence complète, Jack fait un tabac chez les Lords avec un premier discours en faveur de la peine de mort et des châtiments corporels...



Mis en ligne par barambia



Et, pour les amateurs de chasse à courre, encore une scène de The Ruling Class - un des films préférés des chats, rarement diffusé en France mais on peut se le procurer ici...

22/04/2013

Surtout, ne me réveille pas


Ligntnin' Hopkins - Don't wake me up
Mis en ligne par KNT423541

21/04/2013

Parcs et jardins : Maitland


Paul Fordyce Maitland - Kensington Gardens 
Ashmolean Museum, Oxford 
Source

20/04/2013

Ciel... Malanenkov


Yury Alekséiévitch Malanenkov - Переезд / Passage à niveau, 1988
Via Kykolnik

19/04/2013

Tableaux parisiens : tous les chats sont gentils, mais gris



Quartier de la Mouzaïa - dans les rues endormies tous les chats sont tapis...






...le souvenir lointain des guerres coloniales se mêle à celui tout aussi enfoui des carrières de gypse - auxquelles on doit ici l'interdiction de construire en hauteur...






...mais la Villa où le Progrès s'est arrêté mène à la Place des Fêtes qui, précisément, n'est plus à la fête depuis longtemps...






 ...et rue de la Fraternité les restaus pour tous ne datent pas d'hier...





 ...ici les anges se font tout petits même quand ils proclament...






...et seules les statues moissonnent (1).




(Parmi les blogs de promeneurs, certains ont aussi poussé jusqu'à la tranquille Mouzaïa... et les anciens de la Place des Fêtes toute proche relisent encore leur petit journal. Si vous voulez savoir pourquoi la Place des Fêtes ne fait plus la fête, regardez ici et .)



(1) La Moissonneuse de Léon Deschamps se hâterait-elle tout simplement d'échapper à la gentrification ambiante ?  Cours fillette, le Nouveau Monde est derrière toi... même que parfois il ressemble au camarade derrière qui le Vieux Monde galopait, jadis, naguère... 

18/04/2013

Tableaux parisiens : peuple toujours bien à plaindre


Il est recommandé de cliquer pour agrandir
Adolphe Willette - Parce Domine Parce Populo Tuo, 1885
(peint pour décorer le cabaret du Chat Noir)
Musée du vieux Montmartre
Via cultureundkultur



"Les chats miaulent à l’amour.

Les blanches communiantes sortent de leurs mansardes : c’est la misère ou la curiosité qui fait tomber leurs voiles sur la neige dont les toits sont recouverts. 

Aussitôt les pierrots noctambules cherchent à s’emparer de leur innocence par des moyens diaboliques. De l’Odéon au Moulin de la Galette, les voici partis pour la chasse aux Mimis Pinsons. C’est avec de l’Or ou de la Poésie qu’ils tendent leurs pièges suivant qu’ils sont riches ou pauvres, bien qu’également pervers. 

Cependant que le vieux moulin moud des airs d’amour et de pitié. Les ailes emportées de musique tournent au clair de la lune reflet de la mort.

Voici à présent la revanche de la fille séduite qui a jeté son bonnet par dessus les moulins. La voilà qui entraîne, étourdit Pierrot dans un tourbillon de plaisir et de vices : c’est le Sabbat ! Elle l’a ruiné, rendu fou, et l’accule au suicide. Les vierges tristes et laides portent son cercueil, tandis que son âme libérée fera choix d’une étoile…

Parce Domine, Parce Populo tuo…

Le peuple des pierrots est toujours bien à plaindre !"

Commentaire par Willette de son tableau (d'après Pierre de Lagarde & Alfred Fierro, Vie et histoire du XVIIIème arrondissement, Hervas éd., 1988 pp. 96-97).


Parce, Domine, parce populo tuo / Ne in aeternum irascaris nobis / Epargne, Seigneur, épargne ton peuple, ne sois pas éternellement irrité contre lui : antienne du Saint-Sacrement pour le temps de Carême, composée par l'abbé Marbeuf d'après le Psaume 85. Sur Willette et le catholicisme (ben oui, monte là-dessus aussi et tu verras Montmartre), et aussi Léon Bloy, on peut lire ceci.


J'ai toujours adoré ce tableau, dit Monsieur Chat. C'est mon côté Midinette. 

16/04/2013

Poésie illustrée : Fruit de saison


Marc-Antoine Girard de Saint-Amant - Le Melon 
Benjamin Lazar - récitation à la manière baroque 
Benjamin Alard - clavecin 
XIIème festival international de musique ancienne, Saint-Pétersbourg, 2009
Mis en ligne par Dmitry Vologdin


LE MELON

              Quelle odeur sens-je en cette chambre ?
              Quel doux parfum de musc et d’ambre
              Me vient le cerveau réjouir
              Et tout le cœur épanouir ?
              Ha ! bon Dieu ! j’en tombe en extase :
              Ces belles fleurs qui dans ce vase
              Parent le haut de ce buffet
              Feraient-elles bien cet effet ?
              A-t-on brûlé de la pastille ? 



Luis Egidio Meléndez - Nature morte avec melon et poires, XVIIIème s.
Museum of Fine Arts, Boston


              N’est-ce point ce vin qui pétille
              Dans le cristal, que l’art humain
              A fait pour couronner la main,
              Et d’où sort, quand on en veut boire,
              Un air de framboise à la gloire
              Du bon terroir qui l’a porté
              Pour notre éternelle santé ? 



Claude Monet – Nature morte au melon, 1872
Musée Calouste Gulbenkian, Lisbonne
Source

              Non, ce n’est rien d’entre ces choses,
              Mon penser, que tu me proposes.
              Qu’est-ce donc ? Je l’ai découvert
              Dans ce panier rempli de vert :
              C’est un Melon, où la nature,
              Par une admirable structure,
              A voulu graver à l’entour
              Mille plaisants chiffres d’amour,
              Pour claire marque à tout le monde
              Que d’une amitié sans seconde
              Elle chérit ce doux manger,
              Et que, d’un souci ménager,
              Travaillant aux biens de la terre,
              Dans ce beau fruit seul elle enserre
              Toutes les aimables vertus
              Dont les autres sont revêtus.

 


Félix Vallotton - Nature morte avec grande cruche, 1923
Via Miss Folly


              Baillez-le moi, je vous en prie,
              Que j’en commette idolâtrie :
              Ô ! quelle odeur ! qu’il est pesant !
              Et qu’il me charme en le baisant !
              Page, un couteau, que je l’entame ;
              Mais qu’auparavant on réclame,
              Par des soins au devoir instruits,
              Pomone, qui préside aux fruits,
              Afin qu’au goût il se rencontre
              Aussi bon qu’il a belle montre,
              Et qu’on ne trouve point en lui
              Le défaut des gens d’aujourd’hui.

 


 
George Brookshaw - Silver rock melon, 1812


              Notre prière est exaucée,
              Elle a reconnu ma pensée :
              C’en est fait, le voilà coupé,
              Et mon espoir n’est point trompé.
              Ô dieux ! que l’éclat qu’il me lance
              M’en confirme bien l’excellence !
              Qui vit jamais un si beau teint ! 



 Alexandre Masino - Voir naître la nuit, 2010



              D’un jaune sanguin il se peint ;
              Il est massif jusques au centre,
              Il a peu de grains dans le ventre,
              Et ce peu-là, je pense encor
              Que ce soient autant de grains d’or ;
              Il est sec, son écorce est mince ;
              Bref, c’est un vrai manger de prince ;
              Mais, bien que je ne le sois pas,
              J’en ferais pourtant un repas.

 


Juan Sánchez Cotán - Nature morte avec coing, chou, melon et concombre, ca 1600 
San Diego Museum of Art 
Via gatochy
 

              Ha ! soutenez-moi, je me pâme !
              Ce morceau me chatouille l’âme.
              Il rend une douce liqueur
              Qui me va confire le cœur ;
              Mon appétit se rassasie
              De pure et nouvelle ambroisie,
              Et mes sens, par le goût séduits,
              Au nombre d’un sont tous réduits.
 
              Non, le coco, fruit délectable,
              Qui lui tout seul fournit la table
              De tous les mets que le désir
              Puisse imaginer et choisir,
              Ni les baisers d’une maîtresse,
              Quand elle-même nous caresse,
              Ni ce qu’on tire des roseaux
              Que Crête nourrit dans ses eaux,
              Ni le cher abricot, que j’aime,
              Ni la fraise avecque la crème,
              Ni la manne qui vient du ciel,
              Ni le pur aliment du miel,
              Ni la poire de Tours sacrée,
              Ni la verte figue sucrée,
              Ni la prune au jus délicat,
              Ni même le raisin muscat
              (Parole pour moi bien étrange),
              Ne sont qu’amertume et que fange
              Au prix de ce Melon divin,
              Honneur du climat angevin. 




Gustave Caillebotte - Melon et saladier de figues, 1880-1882 



              Que dis-je d’Anjou ? Je m’abuse :
              C’est un fruit du cru de ma Muse,
              Un fruit en Parnasse élevé,
              De l’eau d’Hippocrène abreuvé,
              Mont qui, pour les dieux seuls, rapporte
              D’excellents fruits de cette sorte,
              Pour être proche du soleil
              D’où leur vient leur goût non pareil :
              Car il ne serait pas croyable
              Qu’un lieu commun, quoique agréable,
              Eût pu produire ainsi pour nous
              Rien de si bon ni de si doux.