30/12/2008

Célébrations : entrons prudemment dans l'année 2009...

Norbert Goeneutte - L'indiscrète
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...sans précipitation...





The Ventures : "Walk don't run"
Mis en ligne par
diceophonic

...et avec les meilleurs voeux de l'oeil des chats.

26/12/2008

Paris, le froid Paris : Béraud

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Jean Béraud - La sortie du bourgeois, 1889

20/12/2008

Le greffe : Steinlen m'a avalée

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Steinlen - La fillette avalée par un chat

Mais faut-il punir le vol d'oiseau ?

16/12/2008

Stad Rijssel



Stad Rijssel
... son centre gentrifié, sa bourse restaurée par les entreprises mécènes qui y ont apposé leurs écussons, et sur la place de la déesse la grande roue...





...d'une histoire qui a cessé de tourner...




...spectrale, dans ces rues noires où je rôdais à dix-huit ans et que je ne reconnais plus une fois nettoyées, repeintes aux couleurs du commerce de luxe.





Rue des Sept agaches...




...rue des Chats bossus...




...et dans l'irréel palais des Beaux-Arts...




...les petits miracles nordiques (1) des collections nationales...



Gustav Wallen - La maison mortuaire, circa 1892,
musée des Beaux-Arts de Quimper, dépôt du musée d'Orsay, détail


...avec des Bretonnes...


Richard Hall - La classe manuelle, école de petites filles, Finistère, 1889,
Rennes, musée des Beaux-Arts, détail

...des Bretonnes comme s'il en pleuvait...




Hugo Salmson - La petite Suédoise, 1885, Amiens, musée de Picardie

...avec la petite Suédoise de Salmson...



Anders Zorn - Femme nue se coiffant, 1907, Paris, musée d'Orsay

...et la grande de Zorn.



Peder Severin Kroyer - Le départ des pêcheurs, 1884, Paris, musée d'Orsay

Et les pêcheurs de Skagen, havre des peintres, Pont-Aven scandinave, pointe extrême du Danemark que Pline l'ancien appelait promontoire des Cimbres, ou Tastris, hapax legomenon...



Détail du précédent

...et les pêcheurs de Skagen, chers à Andersen, s'en vont...




...sous l'oeil torve des mascarons. Ville de Lille, Stad Rijssel.


(1) Echappées nordiques, les maîtres scandinaves & finlandais en France, 1870/1914, Lille, Palais des Beaux-Arts, du 10 octobre 2008 au 11 janvier 2009.

12/12/2008

Paris, le froid Paris : Frantisek Simon



Frantisek Simon - Le quai Voltaire en hiver


Frantisek Simon - L'église Saint-Séverin

Frantisek Simon (1877-1942) est un artiste tchèque qui effectua de nombreux séjours en France entre 1905 et 1928, et dont les vue de Paris ne sont pas sans rappeler celles d'Henri Rivière, malgré la différence des techniques. C'est un Paris secret, feutré de neige et de silencieuse pauvreté, éphémère et intemporel, où on jurerait parfois voir passer le fantôme de Jules Laforgue. Un catalogue en ligne des oeuvres de Simon se trouve ici.

11/12/2008

Portrait craché : les sages, par Luks et Menpes

Mortimer Menpes - Wiser tan the wise, portrait of Whistler, 1895


George Luks - Man in a green sweater

06/12/2008

Société du spectacle : jongleuse antique

Frederic, lord Leighton - The antique juggling girl

Le plus cosmopolite des peintres de l'ère victorienne en est aussi le plus obsessionnellement érotisant - et le plus chargé d'honneurs, président de la Royal Academy, nommé baron Leighton of Stretton la veille de sa mort d'une angine de poitrine, ce qui fit de lui le pair d'un jour.

Le portrait de Leighton par James Tissot...


...et par ici une visite de son humble demeure, Leighton house, 12 Holland Park Road, où pour la modique somme de £1,250.00 vous pouvez organiser votre propre cocktail party (6.30 pm - 9 pm).

02/12/2008

Ayons congé : Orpen

William Orpen - Resting, 1905

01/12/2008

Société du spectacle : shadow play



Ferdinand Loyen du Puigaudeau - Ombres chinoises, le lapin, 1895


En remerciant l'Agence Eurêka pour le jeu d'ombres animées.

27/11/2008

Portrait craché : De Feure / Serov

Valentin Alexandrovitch Serov - Portrait d'Alexei Stakhovitch


Joseph van Sluijters, dit Georges de Feure - La femme au chapeau noir, ca 1900

26/11/2008

Paris, le froid Paris : Steinlen

Steinlen - Vagabond sous la neige, 1912

24/11/2008

Si miagola nel buio : le long petit escalier



Mis en ligne par esomare

Maria Pia de Vito, dans un court extrait du documentaire Jazz istruzioni per l'uso, d'Elena Somaré. Après des études musicales classiques le parcours de M.P. de Vito mêle le folk napolitain et le jazz, pour ce dernier notamment avec John Taylor.

En 2006 elle a repris des chansons de Joni Mitchell dont So right qu'on entend ici grâce à Jazz Musique Production. Plus récemment elle a enregistré avec le pianiste anglais Huw Warren un disque de standards napolitains, anglais et brésiliens dont le gracieux Si fosse n'auciello...



Maria Pia De Vito (chant) Gabriele Mirabassi (clarinette) John Taylor (piano) - Si fosse n'auciello...
paroles d'Antonio de Curtis (dit Totò) 
Album Diálektos (Maria Pia de Vito & Huw Warren), 2008
Mis en ligne par Giovanni Maria Ruggiero




Si j'étais un oiseau, je voudrais chanter tous les matins au-dessus de ta fenêtre
Si fosse n 'auciello, ogne matina vurria
cantà 'ncoppa 'a fenesta toja :
Bongiorno , ammore mio, bongiorno, ammore !
E pò vurria zumpà 'ncoppa 'e capille
e chianu chiano, comme a na carezza,
cu stu beccuccio accussi piccerillo,
mme te mangiasse 'e vase a pezzechillo ...
Si fosse nu canario o nu cardillo.


Et elle était il y a quelques jours près de chez les chats, en duo avec Jean-Baptiste Trotignon. Au moment des rappels elle a chanté sa version de Scalinatella, enregistrée sur l'album Nauplia, et que vous pouvez écouter ici.

Scalinatella
longa longa
longa
longa
Strettulella
strettulella
addo' sta chella
'nnammuratella
Nun sponta ancora
zuc zuc
zuc zuc
zuc zucculillo
zucculillo
pe' 'sta viarella
scarrupatella
Addo' mme ne vogl'i'
t'od dico e crideme
addo' se ne po' ghi
chi è stanco 'e chiagnere
Scalinatella
saglie 'n cielo
o scinne a mare
cercammella
trovammella
portame a chella
sciaguratella
Chella s'e' 'nnammurata
'e nu pittore...
ca pitta Capre e parla furastiero
e i' porto 'mpietto
nu dulore 'e core
e sento chem m'accide stu penziero
Scalinatella
saglie 'ncielo
o scinne a mare
cercammella
trovammella
portame a chella
sciaguratella
Chella s'è 'nnammurata
'e nu pittore
ca pitta Capre e parla furastiero...
Scalinatella
saglie 'ncielo
o scinne a mare
cercammella
trovammella
portame a chella
sciaguratella
portame a chella
sciaguratella
eh portame a chella
sciaguratella


Scalinatella, paroles de Enzo Bonagura, musique de Giuseppe Coffi, 1948.

La scalinatella, à Positano...


Cliquer pour agrandir, comme d'habitude
Mis en ligne sur Flicker par
MorBCN sous CreativeCommons

...c'est la rue qui descend en escalier, du haut de la ville jusqu'à la plage...


Mis en ligne sur Flicker par fulviominichini sous CreativeCommons

...longa longa.

Ci-dessous vous avez droit en prime à la version de Massimo Ranieri, qui fait volontairement ressortir les influences arabo-andalouses sur le chant napolitain.


Mis en ligne par reliezscilla


Si miagola nel buio
: ça miaule dans le noir. Ce sera une série sur la Canzone. Vaste programme.

21/11/2008

L'art de la chute : Shinn / Beccafumi / Deineka

Alexandre Deineka - L'as abattu, 1943


Domenico Beccafumi - Marcus Manlius précipité du haut du Capitole, 1532-1535



Everett Shinn - Acrobat falling, 1930

18/11/2008

Le greffe : nébuleuse


Nébuleuse de l'Oeil de chat (NGC 6543) dans la constellation du Dragon, à 3600 années-lumière seulement.

14/11/2008

Le bar du coin : Nolde / Verheyde

Emil Nolde - Au café, 1911




Stella, réalisatrice : Sylvie Verheyde
Mis en ligne par sverheyde

12/11/2008

Ayons congé : Anshutz

Thomas Pollock Anshutz - The Ironworkers noontime - La pause de midi des métallurgistes, 1880-1881

10/11/2008

Portrait craché : Madame

François-Hubert Drouais - Madame Drouais, née Anne Françoise Doré femme de l'artiste, circa 1758


Thomas Eakins - Susan McDowell Eakins (Mrs Thomas Eakins), circa 1899

09/11/2008

Le bar du coin : Paris, ce gigantesque bureau des objets perdus




C'est Italo Calvino, l'auteur du Baron perché, photographié sans nul doute à Paris - mais où et quand précisément ? Je me le suis longtemps demandé.

Le bar, au fond à droite, d'où sort - peut-être - Calvino, c'est le Bonaparte (1), au coin de la rue du même nom...



...et de la rue Guillaume Apollinaire.

Imaginez que le photographe se soit retourné, vous verriez le porche de Saint-Germain-des-prés.



Sur la photo, juste à gauche du bar, l'entrée d'un cinéma. A l'affiche, on dirait Un taxi pour Tobrouk, de Pierre Granier-Defferre, un de ces films dont la meilleure partie est dans le générique.



Mis en ligne par tobrouk1968

Un taxi... est sorti à Paris le 10 Mai 1960, un peut tôt pour ce cinéma qui n'ouvrit ses portes qu'en 1969 - il s'appelait alors le Bilboquet. Il s'agit donc d'une reprise, mais de quand date-t-elle ?

Un indice : on ne voit que les quatre dernières lettres de l'enseigne du cinéma : main... Or le Bilboquet ne s'est appelé Olympic Saint-Germain qu'entre son rachat en 1978 par Frédéric Mitterrand et sa revente en 1982 à la société Ciné-Classic, qui le rebaptisa tout simplement le Saint-Germain-des-prés, nom qu'il porte toujours.




Calvino n'ayant habité Paris qu'entre 1967 et 1980, on peut encore restreindre cette période, si l'on veut bien faire abstraction de ses fréquents retours sur les bords de la Seine, par exemple pour se faire décorer de la Légion d'honneur par Jack Lang en 1981 - nobody's perfect.

Disons 1978 ou début 1979 - dans ce cas l'homme qui nous regarde est peut-être encore en train de corriger les épreuves de Se una notte d'invierno un viaggiatore, roman fabuleux publié en 79 et qui se compose...



...de dix incipit, débuts laissés en suspens de romans d'un genre à chaque fois différent, entrecoupant l'histoire d'amour en douze chapitre d'un lecteur et d'une lectrice de ce puzzle dû à une erreur de l'imprimeur. Alors, imaginez que sur cette photo de Saint-Germain-des-Prés l'oeil légèrement amusé de Calvino soit celui de l'écrivain...


Schéma de Si par une nuit d'hiver un voyageur
composé après la rédaction du livre et publié dans la revue Alfabeta

...qui jauge la subtilité de ses futurs lecteurs.


Derrière lui on reconnaît évidemment un exemplaire original des 88 grands modèles de Fontaines Wallace. Les quatre cariatides sont censées être inspirées de la Fontaine des Innocents...




...de Jean Goujon. Deux d'entre elles, les yeux ouverts, personnifient la Bonté et la Charité. Celles qui ont les yeux fermés représentent la Simplicité et la Sobriété (2). Parmi ces deux dernières je vous laisse le soin de deviner...





...quelle est celle qui nous fait face. Cela dit, plus que la simplicité, la sobriété siérait à notre auteur.


Enfin, au fond de la photo, on peut voir l'extrémité...





...de l'immeuble de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale, 4 place Saint-Germain-des-prés, anciennement 44 rue de Rennes. Aujourd'hui reconvertie en boîte à bachot pour étudiants en droit, cette salle restera dans l'histoire pour avoir abrité, le 22 mars 1895, la première séance de cinématographe, avec la projection de...





La sortie des usines Lumière,
mis en ligne par AlphaBravoBravoYanke

"Même le cinéma à Paris est un musée, ou une encyclopédie à consulter, non seulement en raison de la quantité des films de la Cinémathèque, mais grâce aussi à tout le réseau des studios du Quartier latin : ces salles très étroites, qui puent, où on peut voir le dernier film du nouveau metteur en scène brésilien ou polonais aussi bien que les vieux films de l'époque du cinéma muet ou de la seconde guerre mondiale. En faisant un peu attention et avec un peu de chance, tout spectateur peut reconstruire l'histoire du cinéma morceau par morceau : moi, par exemple, j'ai un faible pour les films des années trente, parce que ce sont les années où le cinéma était pour moi le monde entier, et dans ce domaine je peux avoir des satisfactions, disons, dans le sens de la recherche du temps perdu, et revoir les films de mon enfance ou récupérer les films que j'ai ratés dans mon enfance, que je croyais perdus à jamais, alors qu'à Paris on peut toujours espérer trouver ce que l'on avait perdu - son propre passé ou celui d'autrui. Une autre manière donc de voir cette ville : comme un gigantesque bureau des objets perdus, un peu comme la Lune dans le Roland furieux (3), où est rassemblé tout ce qui a été perdu dans le monde."

Italo Calvino, Ermite à Paris, pages autobiographiques, p. 93, trad. Jean-paul Manganaro, éd. du Seuil.


(1) photo de Lucie

(2) Un des desseins de Richard Wallace, milliardaire, fastueux amateur d'art et philanthrope discret, était en installant ses fontaines publiques de protéger le peuple parisien de l'ivrognerie.

(3) "Après avoir traversé des plaines brillantes, ils arrivent au vaste royaume de la Lune, dont la surface est brillante comme l'acier le plus pur. Cette planète, en comprenant les vapeurs qui l'entourent, paraît égale en grandeur au globe de la Terre. Le paladin reconnaît avec surprise que ce globe vu de près, est immense, tandis qu'il nous paraît fort petit quand nous l'examinons d'ici-bas. Il peut à peine distinguer la Terre plongée dans les ténèbres et privée de clarté; il y découvre des fleuves, des campagnes, des lacs; des vallées, des montagnes, des villes et des châteaux bien différents des nôtres. Les maisons lui paraissent d'une grandeur énorme; il voit de vastes forêts où les nymphes poursuivent chaque jour des animaux sauvages. Astolphe, qui se propose un autre but, ne s'amuse point à considérer ces objets divers, il se laisse conduire dans un vallon qu'environnent deux collines. Là sont recueillies toutes les choses que nous perdons par notre faute, par les injures du temps, ou par l'effet du hasard; il ne s'agit point des empires et des trésors que dispense la capricieuse fortune, mais de ce qu'elle ne peut ni donner ni ravir. Je veux parler des réputations que le temps comme un ver rongeur, mine lentement et finit par détruire. On y voit tous les voeux et toutes les prières que les malheureux pécheurs adressent au Ciel. Là se trouvent encore les larmes et les soupirs des amants; le temps perdu au jeu ou dans l'oisiveté, les vains projets laissés sans exécution, les frivoles désirs, dont le nombre immense remplit presque le vallon. Enfin on aperçoit là-haut tout ce qui a été perdu sur la Terre."
L'Arioste, Roland furieux, chant 34.